• Joaquin Murieta, Toller, Lulu : une trilogie – politique ? pour le Piccolo Teatro de Milan (1970-1972), par Claudio Longhi

    Initialement prévue, cette communication n'aura pas lieu

     

     

    Joaquin Murieta, Toller, Lulu : une trilogie – politique ? pour le Piccolo Teatro  de Milan (1970-1972)
    par Claudio Longhi

    C’est aux années agitées et incertaines de la période après 1968, lors que même en Italie commence la saison de l’opposition politique exaspérée et de la lutte armée, que le jeune enfant prodige du théâtre français, Patrice Chéreau, après un premier essai rossinien au Festival de Spoleto pendant l’été 1969, arrive au Piccolo Teatro de Milan, dont Strehler n’était plus le Directeur et pendant la deuxième saison sous la seule direction de Paolo Grassi.

    Cette communication présente justement les résultats d’une recherche sur l’importante parenthèse italienne de Chéreau qui tient compte de l’influence exercée par Paolo Grassi sur les choix du jeune metteur en scène. Une expérience dans le signe d’un théâtre politique, qui, pendant ce début dur et tourmentée des années ’70, plus qu’une politisation de l’esthétique paraît proposer – même en contre tendance par rapport aux luttes sociales hors de planche – une esthétisation du politique, en continuité, surtout sur le plan du goût, avec quelques maîtres de la récente tradition italienne de la mise en scène à partir de Visconti jusqu’au même Strehler.

    Le premier symptôme de cette tendance à l’esthétisation se voit dans les décisions prises en choisissant les dramaturgies. En effet le 10 avril 1970 le baptême milanais de Chéreau arrive avec la «ballade révolutionnaire» de caractère romantique Splendore e morte di Joaquín Murieta de Pablo Neruda. A cette mise en scène fait suite le «cabaret» Toller de Tankred Dorst (dans la même saison de la Santa Giovanna dei Macelli de Brecht/Strehler au Teatro Lirico, mise en scène très discutée pour son esthétisme). Le travail italien de Chéreau se conclu d’une façon significative en février 1972 avec Lulu de Frank Wedekind – drame à mi-chemin entre l’avant-garde et le décadence, vieille passion de Grassi, déjà à partir des années de son aventure culturelle auprès de la maison d’édition Rosa e Ballo. Lulu est la dernière production voulue et suivie en premier personne par le fondateur du Piccolo Teatro avant d’émigrer vers le temple de la lyrique milanaise – le théâtre «Alla Scala» – laissant la direction du Piccolo à Strehler, qui venait de retourner à via Rovello.

    Joaquín Murieta-Toller-Lulu: a – politic? – trilogy for the “Piccolo Teatro di Milano” (1970-1972)

    It is in the turbulent and uncertain years after 1968, when also in Italy the season of exasperated political opposition and armed struggle begins, that the enfant prodige of French theatre, Patrice Chéreau, after a first rossinian attempt at the Spoleto Festival, in the summer of 1969, arrives at the Piccolo Teatro of Milan, whose Strehler is no longer the director. It is, in fact, the second season under the sole direction of Paolo Grassi.

    This talk presents the results of a research on the important Italian parenthesis of Chéreau, considering also the influence exerted by Paolo Grassi on choices made by the young French director. It is an experience under the sign of political theatre, but, during the hard and tormented early ’70s, it is not a politicization of aesthetics as much as —even against the trend of the social struggles outside the stage— an aestheticization of politics, in continuity, especially as regards the gusto, with some masters of the recent Italian tradition of staging from Visconti to the same Strehler.

    The first symptom of this tendency to aestheticism is reflected in the dramaturgies chosen. In effect the Milanese baptism of Chéreau the 10th of April 1970 arrives with the romantic «revolutionary ballad» Splendore e morte di Joaquín Murieta by Pablo Neruda. At this stage the «cabaret» Toller by Tankred Dorst follows (in the same season of Santa Giovanna dei Macelli by Brecht/Strehler at Teatro Lirico, so much discussed for its aestheticism). The Italian parenthesis of Chéreau is concluded in a meaningful way in February 1972 with Lulu by Frank Wedekind —a drama divided between the vanguard and decadence. It is a Grassi’s old love, already in the years of his cultural adventure with the publishing house Rosa e Ballo. Lulu is also the last production wanted and followed in first person by the founder of Piccolo Teatro, before his emigration to the temple of the Milanese opera —Teatro alla Scala—, and the consequent bequest of the direction of Piccolo to Strehler, who is in the way to return in via Rovello.


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